Chroniques du Hoggar #1: Le déluge

Publié le 10 Décembre 2019

Dans un bois tranquille de l’Allier, deux patrouilles de soldats de l’armée de William Wallace ( le Lynx et le Guépard) se reposaient après une journée de combat intense. En effet, les dernières heures ne furent pas de tout repos, les blessés avaient été nombreux et les doigts des deux mains ne suffisaient plus à les compter. Malgré les bleus et les griffures, la bataille avait été victorieuse et un précieux butin avait été mis à l’abri dans le fortin des clans unis d’Ecosse. Lors de l’intendance, les scouts avaient pu se ravitailler à profusion en troquant les reliques accumulées à la sueur de leurs fronts. Et la Haute Patrouille du Lynx et du Guépard étaient revenus les bras chargés de victuailles.

Les conserves furent dégustées avec appétit sous une chaleur de soir de juillet. Car oui, j’oubliais de te préciser une information cruciale pour la bonne compréhension de ce récit. Depuis le début de camp, les rayons du soleil brûlaient les prairies et tapaient sur les 4 bosses. Après 14 jours de camp, seule une averse avait réussi à apporter un peu de fraîcheur à nos têtes blondes. Lorsque William Wallace réveilla ses troupes, personne ne songea à se prémunir contre une éventuelle pluie. Les ponchos et les bâches avaient cédé leurs places à des T-shirt et autres « Marcels ».

Comme tu l’as surement deviné, un événement allait bousculer le repos de nos chers soldats. En prévision d’opérations nocturnes, les patrouillards du Lynx et du Guépard se couchèrent dès la fin du repas. A quelques hectomètres, l’ennemi fit de même. Car, bientôt, les hurlements des soldats du perfide Roi d’Angleterre Edouard Ier s’estompèrent. Ennemis comme alliés, tous dormaient.

A l’arrivée des émissaires de William Wallace, les scouts étaient prêts. Ils se doutaient de la mission nocturne qui les attendaient.

Alors qu’ils venaient de quitter leur bivouac, une goutte se fit sentir sur leurs épaules puis deux, puis trois. Très rapidement, les gouttes furent indénombrables. Un véritable torrent, digne des moussons indiennes, s’abattait sur les braves soldats écossais. Leurs T-shirt s’alourdissaient de secondes en secondes et la pluie dégoulinait sur leurs visages.

Alors qu’ils avançaient vers le point de rassemblement, des cris se firent entendre. Les soldats anglais, gênés par la pluie diluvienne, ne retrouvaient plus leur chemin. Les cris se déplacèrent vers notre gauche, puis vers notre droite. Mais, ils ne progressaient pas dans la bonne direction. Leurs appels s’éloignèrent et finirent par cesser. Les Anglais s'étaient perdus et avaient renoncé à l’affrontement.

Pendant ce temps, les valeureux écossais arrivèrent en lisière du bois et découvrirent un étang remué par la pluie incessante sur lequel flottait deux feux. Les écossais trempés jusqu’aux os, malgré l’absence de leurs adversaires, se donnèrent à fond dans ce jeu qui consistait à éteindre les brasiers. Mouillés pour mouillés, les scouts n’avaient plus rien à perdre et à protéger. Un chef de Patrouille lança un chant et les voix des scouts répondirent au déluge. Dans l'eau, Renne et Sanglier se démenaient pour protéger les feux et leurs hurlements nous motivaient. Les scouts avec des sourires jusqu’aux oreilles avaient oublié la pluie, les feux diminuèrent et s’éteignirent.

Sur le chemin du retour, les scouts songèrent au bivouac qu’ils avaient laissé quelques dizaines de minutes auparavant. En arrivant, celui-ci était sens dessus dessous. La bâche s’était décrochée, les affaires n’étaient pas protégées, et des sillons s’étaient creusaient sous les tapis de sol laissant couler une eau boueuse.

Les scouts se précipitèrent sur le campement, bien décidés à ne pas subir cet aléa climatique. Des rigoles furent creusées, la bâche raccrochée, les affaires protégées. Le bivouac étant remise en état, les scouts entrèrent dans leurs duvets humides et essayèrent de se réchauffer. Mais la bâche était trop petite, sans parler de ses nombreux trous. Tout bon mathématicien pourra vous démontrer qu’une bâche de 2m/3m pour une dizaine de scouts est trop petite. Les scouts situés sur les extrémités furent régulièrement réveillés par l’eau froide qui avaient traversé leurs duvets. Les tapis de sol furent disposés au-dessus des duvets pour tenter de diminuer l’infiltration de l’eau, sans succès. La nuit fut très agitée pour les scouts. Au petit matin, la pluie cessa et laissa la place à un soleil radieux qui permit le séchage des affaires de chacun.

Cette nuit que nous pouvons qualifier d’humide, laissa à chacun d’agréables souvenirs.

 

Jean Dewas, CT

Rédigé par Scoutwebmestre d'Arras

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