Abattre un arbre

Publié le 20 Mai 2012

 

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Petit rappel d'une technique que Louis H. a enseigné à la troupe au camp d'été dernier :

 

L’abattage d’un arbre.

 

Au cours d’activités de pionniérisme lors de vos camps, vous allez tous être amenés à couper des arbres. Et si vous ne savez pas comment le faire, si on ne vous a jamais appris, hors de question de vous laisser partir dans les bois la scie dans une main, la hachette dans l’autre ! Car si l’exercice parait simple, il nécessite en réalité un mode opératoire bien précis : abattre un arbre est un Art qui peut se révéler dangereux et on ne fait pas cela de n’importe quelle manière !

En premier lieu, voici établi ci-dessous une série de règles à respecter. Il s’agit pour la plupart de choses que vous savez déjà (en principe...), ou qui relèvent du bon sens, néanmoins l’expérience a montré qu’il était nécessaire de les rappeler :

 

 

Les Huit Règles du Bûcheronnage

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Règle n°1 : Le bois mort est très solide, et bien souvent plus facile à travailler que le bois vert. Ne pas abattre un arbre vert si cela n’est pas indispensable, et si l’on peut disposer de bois mort à la place. Cela vaut pour les installations comme pour les fortins en Grand Jeu, par exemple.

Règle n°2 : Ne jamais travailler seul, mais toujours au moins à deux. Pour une raison de sécurité d’abord, et ensuite parce qu’une scie se manie à deux, chacun la tirant tour à tour sans jamais la pousser (plus efficace, moins fatiguant). Enfin, pour transporter la battens jusqu’au lieu de montage. (Et aussi : transporter les outils, dégager le tronc de la souche, savoir si l’arbre penche, exercer une pression sur le tronc  pour le pousser pendant les coups de scies, etc…)

Règle n°3 : Le scout est économe... On peut réaliser beaucoup de choses avec un seul arbre, pas besoin d’en abattre 10  pour faire une table et des feuillées, par exemple. Tout est utile : perches, piliers, traverses, piquets, batens en tous genre, branches pour faire des chevilles, bois fendu avec des chutes, claies, pieux, têtes d’arbres et branchages pour délimiter le coin de pat’ et le camoufler, faire une clôture, camoufler les feuillées, etc., etc…

Règle n°4 : Le scout est économe et prend soin du bien d’autrui (Art. 9). La forêt appartient à un généreux propriétaire. Le scout en quittant un lieu de camp laisse deux choses : 1/Rien ; 2/Ses remerciements. Assure-toi en partant que le lieu de coupe soit aussi propre qu’il ne l’était en arrivant et qu’on n’y voit pas de traces de ton passage.

De plus le scout aime les plantes et les animaux. Il aime la forêt et ses habitants, donc il la respecte (CQFD). Sinon, il ne devrait pas y aller, et ce ne serait pas un vrai scout. Par conséquent, le bon scout ne se comporte pas comme un « boucher » mais comme un véritable bûcheron. Le bûcheron, lui, connaît les arbres, leurs caractéristiques, leur utilité. Il sait les reconnaître au premier coup d’oeil.

Règle n°5 : Choisir son arbre. Il y a une façon intelligente de couper un arbre. Il faut le choisir. Pas un arbre qui protège les autres plus jeunes de son ombrage, au risque là aussi de faire une clairière. Certains au contraire n’ont aucun avenir car ils poussent trop près d’un autre plus gros, ou gênent les arbres voisins. D’autres sont morts, malades, menacent de tomber, et là il devient impératif de les couper.

Un bon bûcheron qui coupe intelligemment « nettoie » la forêt. Pour ne pas faire une clairière, ne coupe pas tous les arbres dont tu as besoin au même endroit.

Tu choisiras aussi un arbre en fonction de son essence et cela dépendra de ce que tu veux en faire. Certains arbres sont connus pour leur propriété de solidité, par exemple, ou pour leur souplesse, leur résistance à l’eau (installations lacustres), etc…

Dans le même ordre d’idées, tu choisiras toujours en priorité une espèce d’arbre, moins noble, moins rare et moins précieuse qu’une autre. Cela dépendra souvent de ce que le propriétaire ou le garde-forestier te laissera couper.

Règle n°6 : Souche la plus basse possible.

Règle n°7 : « TIMBEEEER ! » Pour avertir de la chute de l’arbre, et aussi pour donner du courage aux autres qui travaillent, ne pas oublier de crier le traditionnel « Timber ! » lorsque l’arbre tombe. (Crier avant que l’arbre ne soit par terre, au moment où il commence à vaciller. Pas après la chute : ça ne sert à rien !)

Règle n°8 : hachette=seconde classe. Si l’usage de la hachette est réservé au scouts de 2nde Classe, savoir s’en servir fait partie des épreuves pour obtenir sa 2nde Classe. De fait, il faut avoir appris à s’en servir pour pouvoir s’en servir (quoi de plus logique ?). à Faire des binômes novice/scout expérimenté pour que l’un apprenne à l’autre à manier les outils et leurs techniques. Concernant ce point, le port et l’usage de la hachette, cela fera l’objet d’un prochain article.

 

ABATTAGE D'UN ARBRE

 

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1 – Choisir la direction dans laquelle on veut abattre l’arbre. S’assurer que la chute ne détériorera pas d’autres arbres, clôtures, etc…

 

2 – Dégager le tronc de toutes les branches, broussailles voire arbustes qui pourraient gêner le travail.

 

3 – Pratiquer une entaille le plus bas possible et du côté où l’on veut que l’arbre tombe. Cette entaille doit donc atteindre et dépasser le cœur du bois. Sa profondeur doit donc être supérieure à la moitié du diamètre du tronc (fig. 26). Le fond de l’entaille servira de point de rotation de l’arbre dans sa chute. Son orientation a donc la plus grande importance, surtout pour les gros arbres.

Figure 27 : Pour réaliser l'entaille, donner un coup de scie profond horizontalement (face H) puis faire sauter le bois de l'entaille à la hachette en donnant des coups obliques (face O). Si certains éclats de bois ne veulent pas se détacher, les faire sauter en donnant des coups de hachettes horizontaux comme en B.

 

4 – Pratiquer une deuxième entaille sur la face opposée du tronc et un peu au-dessus de la première. Lorsque cette entaille sera suffisante, l’arbre devra tomber de lui-même.

Souvent un simple trait scie suffit à la place de cette deuxième entaille.

 

5 – Il est aussi dangereux de se tenir du côté opposé à la chute que du côté où l’arbre sera abattu. On doit toujours se tenir sur le côté. En effet, le centre de gravité de l’arbre se trouve placé très haut. Il s’ensuit qu’au moment de la chute, dès que l’arbre a atteint un certaine inclinaison, il ne pivote pas toujours autour de la base du tronc, mais autour de son centre de gravité. La base du tronc se trouve ainsi violemment déportée en arrière. Ce recul a la force d’un véritable coup de bélier (fig. 28). Il faut donc impérativement se placer sur le côté, hors du plan de chute de l’arbre.

Il est prudent d'utiliser une corde haut placée dans les branches de l'arbre pour guider sa chute.

 

6 – Si ce n’est pas déjà le cas, rendre la souche propre, coupée à ras le sol. La camoufler avec de la terre, de la mousse ou des feuilles mortes.

 

7 – Ebranchage : il faut ensuite dégager le houppier, c’est-à-dire débarrasser le fût principal des branches, branchages et feuilles.

-Pour que le bois n'éclate pas, le coup de hachette ou de serpette doit porter à la base de la branche, à l'extérieur de la fourche et non à l'intérieur par le creux (fig. 24).

-Un arbre abattu doit donc être ébranché à partir des basses branches et en remontant vers le faîte, dans le sens de F (fig. 25).

-Il faut se tenir dos à la tête de l'arbre, les deux pieds du côté opposé à celui où l'on porte les coups de hachette (et non à cheval au-dessus du tronc!).

 

8 - Laisser le lieu propre et impeccable (cf. règles n° 3 et 4).

 

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 « En tant que Scout, vous êtes les gardiens de la forêt. Un scout n'endommage jamais un arbre avec son couteau ou une hache. Il ne faut pas longtemps pour abattre un arbre, mais il faut de nombreuses années pour en faire pousser un. Un scout ne fait tomber un arbre que pour une bonne raison - et pas seulement pour pouvoir utiliser sa hache. Pour chaque arbre abattu, deux devraient être plantés. »

Lord Baden Powell

 

Rédigé par Scoutwebmestre d'Arras

Publié dans #Techniques

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Merci pour cet article!
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